Communiqué de l'AFPS, le 13 avril 2010
Netanyahou menace les Palestiniens d’expulsions massives
Ces ordres visent en effet quiconque ne possède pas un permis israélien, lequel n’avait pas été exigé jusqu’ici de la plupart des résidents des territoires occupés et que souvent ceux-ci ne peuvent obtenir aujourd’hui.
Les dirigeants sionistes ont toujours été obsédés par la démographie : ils ont toujours visé l’occupation et la colonisation de la terre palestinienne, mais aussi le « transfert » de la population qui y vit. Cette stratégie a connu son apogée en 1948, avec l’expulsion de 800 000 Palestiniens devenus, ainsi que leurs descendants, des réfugiés dont le droit au retour n’a jamais pu s’exercer, puis en 1967, avec celle de 400 000 autres. Benyamin Netanyahou a-t-il décidé d’appliquer les dernières volontés d’Ariel Sharon, qui répétait sans cesse, avant son accident cérébral : « La guerre de 1948 n’est pas terminée » ?
Après l’annonce de la construction de 1 600 nouveaux logements dans la colonie israélienne de Ramat Shlomo, à Jérusalem-Est, cette nouvelle provocation viole en tout cas grossièrement la IVe Convention de Genève, qui interdit notamment à toute puissance occupante de déplacer les hommes et les femmes dont elle a pris la responsabilité. C’est dire que les dirigeants américains et européens, qui multiplient depuis plusieurs mois les discours critiques sur la politique du gouvernement israélien, se trouvent au pied du mur : vont-ils transformer leurs paroles en actes ?
C’est a fortiori le cas du président Nicolas Sarkozy et de son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui font preuve, depuis près de trois ans, d’une complaisance coupable à l’égard d’Israël. Seules des sanctions sévères peuvent arrêter le cours belliciste de Tel-Aviv : il est temps de convaincre nos partenaires de l’Union européenne de suspendre l’accord d’association avec Israël tant que celui-ci ne respectera pas le droit international.
Association France-Palestine Solidarité (AFPS)
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
__________________________________________________________________________________
Source: Courrier International
14.04.2010 | Joharah Baker | MIFTAH
Des milliers de Palestiniens menacés d'expulsion
Coup de colère du site MIFTAH contre la décision israélienne d'expulser de Cisjordanie les Palestiniens domiciliés à Gaza ou à l'étranger. Il ne s'agirait pas de mesures de sécurité, mais d'une volonté d'aggraver les conditions de vie déjà difficiles des Palestiniens, affirme le webzine.
Bientôt, la Cisjordanie regorgera de criminels. Pour éviter que l'imagination du lecteur ne s'affole, précisons d'emblée que ce n'est pas parce que la mafia a décidé de s'établir à Ramallah ou qu'un patron de la drogue sud-américain s'est installé à Naplouse avec tout son cartel. Non, c'est que les Palestiniens de Cisjordanie, dont la plupart vivent paisiblement dans leur foyer depuis des années, se trouvent, depuis le 13 avril, dans la position peu enviable d'"infiltrés", en vertu de deux nouveaux ordres militaires israéliens. Selon ces documents signés en octobre 2009 et qui entrent en vigueur actuellement, toute personne qui réside en Cisjordanie sans justification "légale" est passible d'expulsion ou d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à sept ans. Il s'agit en fait d'une reformulation d'un ordre de 1969 qui visait à empêcher Arabes et Palestiniens de pénétrer dans des pays "hostiles".
Concrètement, cela signifie que des milliers de Palestiniens domiciliés dans la bande de Gaza ou d'épouses de Palestiniens ayant un passeport étranger seront considérés comme des criminels. Selon l'article du journal Ha'Aretz qui a révélé les faits, ces ordres, dont la rédaction manque de rigueur, incluent aussi les enfants de Palestiniens de la bande de Gaza installés en Cisjordanie. Les Palestiniens de Jérusalem ne sont pas épargnés non plus, car beaucoup ont épousé des habitants de Cisjordanie et vivent de l'autre côté du mur pour des raisons pratiques et économiques. Ce groupe de personnes faisait déjà l'objet d'une étroite surveillance des Israéliens en raison de leur statut précaire de résidents permanents de Jérusalem ne vivant pas dans les limites de la municipalité autoproclamées par Israël.
En mettant tous ces groupes ensemble, on peut se faire une idée du nombre de plus en plus réduit de Palestiniens autorisés à vivre paisiblement chez eux. En apparence, les deux nouveaux ordres peuvent sembler simplement insensés, dans la mesure où ils considèrent des Palestiniens comme des criminels pour l'unique raison qu'ils vivent sur le territoire palestinien. Mais, quand on gratte un peu, on voit pointer l'hydre du racisme et de l'expansionnisme israéliens. Ce qui est en jeu ici n'est pas le prétexte de "légalité" ou de "sécurité" invoqué par Israël pour justifier ses mesures draconiennes à l'encontre des Palestiniens. Il s'agit des objectifs à long terme d'Israël, de sa convoitise à l'égard des terres palestiniennes et de son principe machiavélique selon lequel la fin justifie toujours les moyens.
Les quarante-trois dernières années [depuis la guerre de 1967] ont été une suite d'efforts israéliens pour rendre la vie la plus difficile possible, si ce n'est impossible, aux Palestiniens. Aujourd'hui, Jérusalem est complètement isolée de la Cisjordanie, les Palestiniens n'étant autorisés à y pénétrer qu'avec de très rares permis journaliers délivrés par les Israéliens. La bande de Gaza est encore plus isolée, ses 1,5 million d'habitants étant coupés du monde extérieur et de leur propre environnement palestinien. Qui plus est, les voyages en Cisjordanie ne sont pas de tout repos, avec les quelque 600 points de contrôle israéliens établis le long du mur israélien, qui, dans certaines régions, sépare les Palestiniens d'autres Palestiniens.
Ces deux nouveaux ordres seront donc catastrophiques pour un nombre incalculable de familles. Les mariages "mixtes" entre des habitants de Jérusalem et de Cisjordanie posent déjà suffisamment de problèmes comme ça. Qu'en sera-t-il des procédures de réunification des familles ou du maintien d'un "lieu de vie" à Jérusalem pour conserver un statut de résident ? Qu'adviendra-t-il des familles dans lesquelles la mère est originaire de Gaza ? Et des jeunes de Gaza qui font leurs études dans des universités cisjordaniennes ? Avec l'entrée en vigueur de ces ordres, Israël disposera d'une base juridique pour les renvoyer dans la prison à ciel ouvert qu'est la bande de Gaza. Peu importe qu'ils aient des familles, des enfants et des emplois en Cisjordanie. Tout cela n'a aucune espèce d'importance quand on vous considère comme un criminel. Cela va sans dire que ces ordres ne concernent pas les centaines de milliers de colons juifs illégaux qui vivent sur les terrains confisqués de la Cisjordanie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire