Résultat sans appel pour la votation citoyenne, organisée du 3 au 5 octobre par soixante-deux organisations syndicales, dont la question était : « Le gouvernement veut changer le statut de la Poste pour la privatiser, êtes-vous d’accord avec ce projet ? » Plus de 98 % des votants — quelque 2,1 millions de personnes — ont répondu « non ».
Alors que certains des mouvements à l’origine de la consultation réclament un référendum national, le gouvernement, dont les membres n’ont pas hésité à railler l’initiative — le ministre de l’éducation Luc Chatel l’a qualifiée de « tartuferie » —, assure que la « réforme » aura bien lieu. Et répète inlassablement qu’il n’est pas question de privatiser la Poste : malgré sa transformation en société anonyme (S.A.), elle resterait propriété de l’Etat à 100 %.
Un argument déjà entendu dans le cas de France Télécom (lire « La mort lente d’une entreprise nationale ») et, plus récemment, de Gaz de France (GDF). « Il n’y aura pas de privatisation d’EDF et de Gaz de France, c’est clair, c’est simple et c’est net », assurait Nicolas Sarkozy en 2004. Celle de GDF eut finalement lieu le 20 décembre 2007.
Dans Le Monde diplomatique
- « A La Poste aussi, les agents doivent penser en termes de marché »
par Gilles Balbastre, octobre 2002.Les dirigeants de la Poste, dont le rôle social et territorial rivalise presque avec celui de l’école, n’ont eu de cesse de discipliner leurs agents pour extirper leur culture de service public, jusqu’à les conditionner pour leur faire transformer l’usager en client. Une mutation dont les étapes sont décrites dans une chronologie : « La mort lente d’une entreprise nationale ».
- « Portrait de France Télécom en multinationale »
par Marie Bénilde, mai 2009.Au départ, PTT,un puissant service public « à la française » tenu d’acheminer les communications jusqu’aux villages les plus reculés. A l’arrivée, Orange. L’usager, entre-temps devenu client, a-t-il gagné au change ?
- « Privatisation à la hussarde de Gaz de France » , La valise diplomatique, février 2006. Le rapprochement entre Suez et Gaz était attendu depuis la cotation en Bourse de l’entreprise publique. Cette fusion correspondra à une privatisation de GDF.
- « Dans l’étau des privatisations »
par Serge Halimi, juin 2004.Les questions de santé, comme celles de la « constitution » ou des services publics sont évacuées de la campagne des élections européennes du 13 juin. Ainsi les libéraux peuvent-ils appliquer, étape par étape, leur feuille de route des privatisations.
- « Télécoms, le laboratoire de la libéralisation »
par Pierre Khalfa, janvier 2002.Pour analyser les effets néfastes du tout-marché, le secteur des télécommunications est un cas d’école. Et c’est le modèle qu’on veut imposer aux services publics.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire